mercredi 17 décembre 2008

FM frustration, retour à LFP

C'est dommage. D'une part l'une des deux updates, prévoyant un super championnat avec les meilleures équipes des cent premières nations FIFA, fait planter le jeu à chaque tentative de création de partie ; et c'est pareil en ne sélectionnant que des équipes de l'Union Européenne ; d'autre part la partie créée avec des regroupements régionaux et quelques clubs surprises, une fois enregistrée, puis chargée pour rejouer, a réinitialisé tous les noms de clubs (est-ce du au patch installé entre temps sur l'éditeur ? mais quel rapport entre l'éditeur et une partie sauvegardée ?), la conséquence étant que ma partie ne ressemble plus à grand-chose.

Frustré par ces soucis qui empêchent à mes yeux une utilisation un tant soit peu ludique de Football Manager 2009, je me suis rabattu sur LFP 2009. L'occasion de me rappeler les différences entre ces deux jeux, dont un mélange ferait le plus grand bien à toute les communauté des amateurs de jeux de managers.

C'est bête mais c'est ainsi, j'ai été déçu au premier abord par la nouvelle manière (enfin nouvelle... je n'avais pas touché LFP depuis le 2005...) de gérer ses affaires personnelles. La femme peut certes faire des achats toute seule, mais les actions sont une catastrophe, on ne peut en acheter que de trois différentes sortes, et les cours ne varient pas énormément. Sur le 2005, les cours de beaucoup de sociétés fluctuaient rapidement, c'était plus drôle (je possédai deux milliards d'euros...). Il aurait suffit de très peu de choses en vérité : pouvoir acheter et vendre les actions par grappes plutôt que de répéter l'opération d'achat ou de vente pour chaque petite action (imaginez le temps qu'il faut pour les récupérer, les deux milliards, à cette vitesse-là...).

La base de données de LFP 09 est étique, et ce n'est rien de le dire. De plus, j'ai bien regardé plusieurs fois : il n'y a pas eu de rétrogradations et de montées entre la L1 et la L2. Et puis ce côté spectaculaire qui colle à tous les jeux EA est un peu pesant, à la longue ; c'est par lui que LFP fait sentir un grand vide, quand FM crée le vide par sa lenteur mythique.

Les gadgets et autres détails qui parsèment LFP sont agréables et parfois salutaires : acheter un stock d'écharpes pour le match Espanyol-Real, ouvrir une boutique de produits dérivés au Cambodge (en Chine non plus je n'ai rien acheté ni vendu, impossible de comprendre comment ça marche), ou des centres de formation dans une bonne partie des pays du monde, ce sont des choses qui comptent. Comme cette modulation des tâches qui font que l'on peut investir totalement le club ou, au contraire, rester en surface et déléguer tout ce qu'il y a à faire.

Les raccourcis sont nazes et, ce qui va avec le spectaculaire, trop de simulation, en particulier graphique, tue la croyance. Que des petites fenêtres sortent de tous les bords de l'écran quand la souris s'y traîne, ça ne remplacera pas quelques écrans fondamentaux et repères où l'on peut se rendre avec les touches en F, comme sur FM. Et que l'essentiel se déroule sur ces écrans ne serait pas mal non plus (équipe, classement, courrier, pour l'essentiel).

Je n'ai pas touché aux tactiques, même en mode très facile je me suis fait viré de l'Espanyol puis de La Duchère, tout cela en un an, avant de simuler une année complète pour créer un nouveau club, et abandonner pour l'heure là la partie. Cette simulation, d'ailleurs, est fantastique. Pour cela n'existe-t-il pas sur FM ? Déjà il faudrait qu'il soit plus rapide, et qu'il soit encore plus rapide quand on part en vacances. En une après-midi j'ai fait deux ans de LFP ; sur FM c'est le temps qu'il me faut pour faire trois ou quatre mois. Rapidement des vacances, mais aussi, sur LFP, ce merveilleux mode match qui permet de ne pas y assister. Une fois qu'on est rôdé, sur LFP, tout peut aller très vite, la vision du manager ne se fait plus sur une semaine, un mois, une année, ou cinq, mais sur une carrière de joueur entière ! Pour ces deux côtés-là, FM est très frustrant. Et frustrant également son éditeur, quand sur LFP on peut modifier la structure d'un championnat et autres données intouchables sur FM.

Qui va enfin concurrencer ces deux monstres en leur prenant le meilleur ? J'ai bien quelque idée, pour ma part, de ce dont j'aimerais bien voir le jour. Loin d'un mix de leurs bonnes idées, une autre approche encore.

vendredi 12 décembre 2008

Deux updates à venir !

Depuis quelques jours je travaille à deux bases de données différentes, que j'ai pensé regrouper en une seule (ce que je ferai peut-être).

Sans en dire trop pour l'heure, l'une est assez simple, mais encore inédite dans cette forme bien que l'idée générale ait déjà été proposée par beaucoup d'updateurs, moi y compris. Le principe est de regrouper plus de cent cinquante équipes dans un seul championnat. Les modalités de celui-ci, et son équilibre avec les autres championnats, restait cependant à trouver, sans perdre son intérêt. Peut-être y suis-je arrivé... qui sait ?

L'autre base de données se déroule en France autour de restructurations de clubs. Changements en perspective dans ce paysage bien connu ! Elle me demande beaucoup de temps, pour la concevoir et la réaliser, et l'idéal serait de fournir des fichiers graphiques (si des graphistes passent par là...), toujours bienvenus lorsqu'il s'agit de détourner un peu les yeux de la réalité au profit de l'imagination et d'un intérêt renouvelé pour ce jeu.

La version 1 de celle-ci est opérationnelle, mais il me reste encore des modifications à effectuer, et à écrire une story pour la lancer. L'update du gros championnat, en revanche, a fait bugué le jeu lors de la seule création de partie tentée (ordinateur guère très puissant), mais devrait se suffire à elle-même (quoiqu'on puisse toujours l'améliorer).

A bientôt des nouvelles !

jeudi 27 novembre 2008

L'éditeur

L'éditeur n'a pas changé, c'est toujours un logiciel intriguant au pays du web 2.0. C'est un lourd dinosaure, et pas seulement parce qu'il se plaît à planter de temps à autre après quelques modifications.

Vous chargez une base de données, vous la modifiez, puis vous la sauvegarder. Impossible, par exemple, de travailler à plusieurs puis de récolter les données : il faut impérativement oeuvrer sur la même base de données, que l'on transforme à tour de rôle.

Impossible également de faire fusionner plusieurs base de données. Beaucoup créent une base de données pour un nouveau club ou un nouveau pays : ils sont tous exclusifs les uns des autres. Une meilleure articulation serait nécessaire, avec comme des petits modules qu'on rattacherait ou non, avec une interface permettant de gérer leurs incompatibilités ; ce serait sûrement beaucoup plus simple.

Certain site, tout à son honneur, met à jour régulièrement la base de données primordiale, et l'on ne peut guère envisager autre chose. Et pourtant, si cela était possible, y compris jusqu'à modifier les règles implicites qui semblent irrémédiablement graver dans le jeu (règles des promotions, des quotas d'étrangers, etc.), ce jeu deviendrait encore bien plus passionnant.

Des outils transformables, modulables, pour que les utilisateurs puissent en faire ce qu'ils veulent, sur le modèle du lego, du mecano et autres vieux jeux pour (parfois grands) enfants, n'est-ce pas ceci l'âge du web 2.0 ? N'a-t-on pas l'impression, souvent, avec FM, d'être encore basé sur les standards des (vieilles) consoles de jeu, des premiers ordinateurs permettant des bases de données conséquentes ?

C'est peut-être tout le concept de base de données qui serait peut-être à revoir...

Les matchs en 3D

Grande nouveauté du jeu cette année (avec les interviews journalistiques), les matchs en 3D fonctionnent à peu près comme ceci : la caméra se décale en biais, les petits points se révèlent être des bonhommes, dont la couleur de peau correspond grosso modo à celle de vos stars préférées, et vous les voyez évoluer sur le terrain.

A ceci près que :
* c'est quand même long à charger ;
* en mode le plus rapide on ne peut plus du tout suivre le match ;
* et surtout l'action disparaît dans un espace-temps non répertorié lorsque le ballon arrive dans la surface de réparation ; autrement dit, on ne voit jamais les actions décisives, qu'il y ait but ou non, et ça, c'est tout de même pénible.

Et quand est-ce qu'on pourra, comme sur certains autres jeux, sans partir en vacances utiliser un mode de match qui le fasse défiler en quinze secondes ?

Avant-propos


Peut-on imaginer un jeu plus désertique, plus dénué d'émotions, d'imaginaire, de motricité ?

L'alignement explicite de chiffres se combinant par algorithmes produisant eux-mêmes non une cinétique, non une imagerie -- les 2 : un monde virtuel --, mais d'autres séries de chiffres, classés, ordonnés, hiérarchisés -- peut-on trouver un degré du spectacle artistique ou culturel plus zéro que celui-ci ?

La fine pellicule représentative (joueurs, clubs, villes, pays) disparaît vite derrière les chiffres que le joueur est appelé à manier : il joue directement avec les chiffres et les algorithmes, les images passent après, nécessaires mais au minimum et secondairement (le club fétiche, principalement).

Un excellent joueur est tétanisé dans son ambition de contrôler les algorithmes. Plus il les maîtrise, plus la vitesse s'accroît et doit l'accroître : il entre dans une pratique intensive, une concentration intellectuelle et physique au contraire d'euphorique, tétanisée. Raide mort dans sa méditation zen sur les calculs, il atteint le nirvana (épisodiquement à la faveur d'une victoire, la progression chiffrée d'un élément choisi, par exemple le club -- ou sa carrière, ou un joueur donné, etc., ou tous ensemble dans une extase grandiose --, demeurant le point de fuite de sa méditation très sobrement interactive).

Une autre façon de jouer -- parmi d'autres -- consiste à se servir de ce dispositif quelque peu mort pour injecter, voire exprimer, des émotions, de l'imaginaire, et pourquoi pas de la motricité (rarement et même jamais vue, pour celle-ci, à part peut-être chez un storieur, signalant au détour d'une page que sa copine lui proposait de la rejoindre au lit...).

C'est ce que font en un sens les graphistes (mais en un sens seulement), aménageant le confort du jeu -- mais dans le but d'esthétiser et de multiplier les images pour oublier le désert. C'est ce que font, pour l'instant seuls, les auteurs de stories.

Si l'excellent joueur est fait pour le jeu, l'écrivain, lui, fait le jeu, un autre jeu. Le jeu à proprement parler étant une base, une matière à histoires. Le rire et l'étonnement peuvent remplacer l'acharnement concentré, la tétanie faire place à l'euphorie. En prenant prétexte d'être l'image du jeu -- et c'est (en partie plus ou moins grande) en premier lieu le cas --, la story transforme pour le lecteur le jeu en image d'elle-même, incluant parfois des trafics de calculs (grâce aux logiciels de "triche"). La vie reprend ses droits, le jeu comme artefact lui offrant la possibilité de s'exprimer (au sein de la représentation, toutefois -- mais l'on peut imaginer des goûters de joueurs, un commerce de tricots de pochettes pour téléphones mobiles à l'effigie des futurs champions encore jeunes que tous acquièrent en début de partie, des reportages journalistiques auprès d'eux ou pour tester/vérifier les chiffres (les "dires") du jeu, etc.).